La Propagation du Chaos
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MAIN HOON NA
De l'action, du mélo, de méchants terroristes, de l'humour, de l'amour, des étudiants crétins, des chants, de la danse, les plus belles femmes du monde et Shahrukh Khan...
Et si Main Hoon Na était votre premier film indien...

Main Hoon Na – 2004

Réalisateur : Farah Khan
Avec : Shahrukh Khan, Nassar Abdulla, Kabir Bedi, Boman Irani, Zayed Khan, Kiron Kher, Amrita Rao, Sushmita Sen, Murli Sharma, Sunil Shetty...
Durée : 2h59

Affiche de Main hoon Na
Shahrukh Khan en pantalon en cuir...   la cascade de l'extrême   Amrita Rao... Holala...  

Septembre 2004 fût marqué par ma rencontre avec le cinéma indien grâce au film Kal Ho Naa Ho réalisé par Nikhil Advani … d’autres parleraient plutôt de dépucelage cinématographique… car on ne découvre pas le cinéma indien, on le prend en pleine face !
On a bien évidemment tous une certaine idée préconçue de ce cinéma, des souvenirs de bandes annonces aperçues dans l’émission l’œil du cyclone sur Canal +, des réminiscences de bandes son dans l'ambiance feutrée des restaurants indiens ou tout simplement une vague image d’un cinéma décalé et démodé, coincé dans la mode des comédies musicales d'antan.
Et bien au diable les idées préconçues, car après 3 heures de stupéfaction la plus complète, de rires, de joie, de mouvements de tête coordonnés, de déhanchements plus ou moins contrôlés et de grosses larmes de crocodile déversées sur le tapis, il faut bien avouer que le cinéma indien nous touche là où aucun autre n’avait réussi à s’immiscer jusque ici…
Faire pleurer avec des acteurs qui ont une tendance évidente à surjouer… faire danser comme des crétins devant son écran cathodique (en ayant pris soin auparavant de fermer les rideaux…)… faire chanter dans la rue et s'imaginer quelle chorégraphie fantastique pourrait être réalisée dans une rame du métro parisien… C’est ça la magie du cinéma indien.

A ce stade de notre histoire, Main Hoon Na constitue alors mon deuxième rendez-vous intime avec le cinéma indien… et quelle rencontre !
Imaginez juste un instant le mélange complètement improbable pour un occidental d’un film d’action surréaliste, d’une comédie teenager crétine, le tout sur fond de mélo familial et de terrorisme international et avec toutes les 20 minutes une scène où les acteurs principaux et tous les figurants disponibles se donnent rendez-vous pour danser sur une chorégraphie complexe tout en chantant en chœur… Inimaginable ? Et bien Main Hoon Na va détruire unes à unes toutes les barrières du bon sens… et faire apparaître ce qui à mon humble avis est la plus grande qualité du cinéma indien… son caractère outrageusement décomplexé ! C’est bien simple… après avoir vu un film comme Main Hoon Na, on se dit que tout est possible, on se dit que les genres cinématographiques sont fait pour entrer en collision… on se dit qu’il est bien dommage de limiter un film à un genre… Le cinéma indien ose tout ! Parfois on frise le n’importe quoi intégral, mais cette facilité déconcertante qu’ont ces films à défier l’entendement déclenche le plus souvent l'enthousiasme et une sympathie sans ménagement.

La poursuite surréaliste   L'Inde, l'autre pays du ventre...   Indien vaut mieux que deux tu l'auras...  

Bien sûr, après une dizaine de films visionnés, la magie n’opère plus de la même façon… on commence à percevoir les gimmicks, les ficelles habituelles des grosses productions, et on se rend compte que la nouveauté pour l’occidental que nous sommes n’est que de l’ordre du classique pour le spectateur de Goa.
Mais les lois de l’exotisme n’ont que peu de prises sur Main Hoon Na. Des mois après sa première vision, son impact est toujours présent à mon esprit. Main Hoon Na continue de hanter ma vie… à travers sa bande originale magnifique, devenue la musique de fond de centaines de mes journées, à travers ses chorégraphies que je n’ai de cesse de me repasser pour m’imprégner de chaque geste, à travers son humour et sa naïveté touchante qui font naître sur mon visage un sourire en forme de banane…

Difficile de parler de Main Hoon Na sans évoquer les deux personnalités qui font que ce film existe : Shahrukh Khan et Farah Khan (aucun lien).
Shahrukh Kahn est un peu le héros aux milles visages. Pour celui qui découvre le cinéma indien, Shahrukh Kahn est partout et semble omniprésent : Shahrukh Kahn est un professeur de musique (Mohabbatein), Shahrukh Kahn est un ange gardien (Kal Ho Naa Ho), Shahrukh Kahn est le veuf éploré (Kuch Kuch Hota Hai), Shahrukh Kahn est un héros de l'antiquité (Asoka), Shahrukh Kahn est un militaire (Main Hoon Na)... En vérité, Shahrukh Kahn est une énigme pour qui débarque dans le cinéma Bollywood.. La première impression est tout simplement qu'il ne laisse aucune impression : ce n'est pas un canon de beauté, il a même l'air un peu kitch avec sa coupe de cheveux rétro... et puis, c'est quoi cette façon de surjouer tout le temps !! Shahrukh Kahn pourrait s'apparenter à un émoticon limité à trois attitudes : joie, tristesse, embarras... et pourtant...
... et pourtant après cette première impression déconcertante, on commence à apprécier le phénomène. Voilà la première scène de danse, et c'est vrai qu'il bouge bien le bougre. Peu à peu, on commence à s'habituer à cette bouille qui en fait des tonnes et qui attire la sympathie, car Shahrukh Kahn a du charisme tout simplement, il possède une vraie présence... il y a Shahrukh Kahn et il y a les autres : c'est aussi simple que ça !

La deuxième personnalité derrière Main Hoon Na, c'est Farah Khan : LA chorégraphe du cinéma Bollywood ! Comme pour Shahrukh Kahn, Farah Khan semble être partout et à l'origine de toutes les chorégraphies des grosses productions indiennes, Farah Khan, c'est un peu le Yuen Woo Ping des scènes de danse... et Main Hoon Ha est son premier film en tant que réalisatrice.

Message personnel pour Sushmita Sen : Main Hoon Na !   ça va péter !   La tête de vainqueur de Lucky  

L'Inde et le Pakistan sont à la veille d'un début de réconciliation grâce au projet Milap développé par le général Amarjeet Bakshi. Son but : libérer 50 prisonniers pakistanais pour un premier pas vers de meilleures relations diplomatiques avec le Pakistan. Seulement, le terroriste Raghavan, ravagé (euphémisme) par la guerre contre le Pakistan, veut faire échouer ce plan pacifique. A l'occasion d'une émission télévisée, Raghavan menace en public la fille du général Amarjeet Bakshi et provoque la mort de nombreuses personnes dont le Capitaine Shekhar Sharma, le père de Ram (Shahrukh Khan)...
Dévasté par le décès de son père, Ram doit néanmoins continuer sa lutte pour la réussite du projet Milap... sa prochaine mission : protéger Sanju, la fille du général Amarjeet Bakshi en se faisant passer pour un étudiant à l'université de Darjeeling où celle-ci est étudiante... Au cours de sa mission qui l'oppose à Raghavan, Ram va découvrir qu'un des étudiants de son école est en fait (retenez votre respiration...) son demi-frère !!! Ram étant le fruit d'une naissance extra conjugale qui a détruit il y a 20 ans le mariage de ses parents...


Main Hoon Na peut se traduire en Français par "Je serai là pour toi"et souligne le rapport qu'entretient Ram par rapport au personnage de Sanju et à son demi-frère, Lucky, deux jeunes qui ont coupé volontairement ou involontairement leur relation avec leur père. Immédiatement, on reconnaît la thématique traditionnelle du cinéma indien : la construction / réconciliation d'une famille qui sera à l'origine du segment mélodramatique du film. Seulement voilà, à côté de cette trame conventionnelle, le spectateur va assister les yeux médusés à un film ovni bariolé de 3 heures, pas toujours maîtrisé, mais toujours hautement réjouissant.

Main Hoon Na débute par une scène d'action qui va tout de suite mettre les choses au clair : Shahrukh Khan déboule au milieu des terroristes sur une musique honteusement repompée du thème principal de MI2 et commence à distribuer des coups qui ont plus à voir avec la danse qu'avec la chorégraphie de combat. Il faut voir Shahrukh Khan réaliser des sauts "nimporte nawak" que même des chorégraphes chinois sous acides n'oseraient pas réaliser, Shahrukh Khan vole littéralement et se bat façon Fièvre du Samedi soir - tout simplement surréaliste. Seulement, cette scène d'introduction, aussi surprenante soit-elle, ne peut nous préparer à ce qui va suivre. Vous vous souvenez de la scène de Commando où Schwarzenegger poursuit les kidnappeurs de sa fille au volant de son 4*4 sans frein en se jetant dans le vide ? Et bien maintenant imaginez la même scène avec Shahrukh Khan à la place de Schwarzenegger et un vélo à la place du 4*4. Peu habitué à ce genre de débordements surréalistes, notre cerveau tente tant bien que mal d'assimiler ce qui est projeté sous nos yeux. Il faut voir le terroriste au volant de sa voiture regardant dans son rétroviseur pour apercevoir un Shahrukh Khan / Eddy Merckx à ses basques pédalant comme un dératé sur sa bicyclette... jusqu'au moment où Shahrukh Khan décolle sur une butte, dégaine et tire en plein saut sur ses assaillants dans un effet bullet time réalisé avec les moyens du bord. A ce moment précis, le cerveau capitule définitivement et un sourire béat prend alors le contrôle de vos lèvres jusqu'au générique de fin. Comme souvent, la deuxième partie (1h30 tout de même...) est un peu moins fournie en scènes d'action et développera les relations entre Ram, Sanju et Lucky jusqu'à l'inévitable révélation mélodramatique ton père est mort et je suis... ton frère... (rapport aux larmes de crocodiles du début de l'article), mais la confrontation finale entre Ram et Raghavan (qui lorgne méchamment du côté de Blade II soit dit en passant) fera grand plaisir aux fans du cinéma de Hong Kong (Ah! Shahrukh Khan et ses chutes à l'horizontale).

Le générique de fin qui fout la pêche !   Shahrukh Khan qui la joue gangsta rap   Hair designer... la profession la mieux payée en Inde ?  

Et puis... et puis il y a la danse et la musique. Un film indien digne de ce nom se doit de comporter son lot de scènes musicales (six en moyenne). Agencées à intervalle régulier, le but avoué de ces intermèdes musicaux est de relancer le rythme défaillant du film et l'intérêt déclinant du spectateur moyen. Autant l'avouer tout de suite, les six séquences qui composent la partie "dansante"de Main Hoon Na sont tout simplement merveilleuses. Tout d'abord la musique composée par Anu Malik est l'une des plus entêtantes que vous aurez l'occasion d'entendre, une seule écoute vous suffira pour siffloter des semaines plus tard ces petites mélodies diablement efficaces, vous irez même jusqu'à chantonner des refrains dans une langue que vous n'avez pourtant jamais pratiqué. A cette bande originale du tonnerre s'ajoute la chorégraphie et la mise en scène de Farah Khan qui vont définitivement vous achever et faire taire les plus réticents du cinéma indien. La première séquence musicale intitulée Chale Jaise Hawaien nous permet de faire la connaissance de Sanju et de Lucky, le frère de Ram au sein du campus de Darjeeling. Tournée en deux plans séquences monstrueux faisant intervenir des centaines de figurants, cette scène est un vrai tour de force. En quelques minutes, Farah Khan impose sa patte et démontre qu'elle sait également imposer sa chorégraphie à la caméra, ça virvolte dans tous les sens pour notre plus grand bonheur et on imagine aisément un Brian De Palma devenir fou devant cette séquence. Les autres scènes musicales vont se faire un plaisir de se loger dans les parties reculées de votre cerveau pour ne plus jamais en sortir : le sifflotement Morriconien du titre principal du film, Main Hoon Na, vous accompagnera jusqu'à la tombe ; et le rythme explosif de Tumese Milke Dilka Jo Haal n'aura de cesse de prendre le contrôle de votre corps pour vous transformer en véritable Sound Machine sur pied.

Ajoutez à ce plat déjà bien épicé les plus belles femmes du monde... Sushmita Sen (miss univers 94 – 95) et la délicieuse Amrita Rao, capables de rendre fous tout homme sur terre en un clignement d'oeil. A ce titre, la séquence musicale Tumhe Jo Maine Dekha rendra caduc tous vos fantasmes de concours de t-shirt mouillé (Sushmita Sen... si tu nous lis... sache que je t'aime à tout jamais... ton t-shirt aussi). Saupoudrez le tout d'un humour exotique totalement hors norme, d'une utilisation abusive des ventilateurs dans les cheveux des actrices, et de la bonne humeur palpable de toute l'équipe du film - le générique de fin est tout simplement réjouissant - et vous obtenez le meilleur remède à vos moments de spleen, de blues, vous obtenez un film qui vous fait traverser tout le spectre des émotions simples et pourtant essentielles à tout être humain : vous obtenez un film qui rend heureux... tout simplement !

Main Hoon Na... est là pour vous...

Gori gori gori gori..
Néo Bàkà Gaijin
12/02/2005
WEB LIST

www.mainhoonna.com
Le site officiel du film Main hoon Na


www.imdb.com/name/...
La fiche IMDB de Shahrukh Khan


Pour tout savoir sur Farah Khan

L'annuaire de liens de la Propagation


GALERIE D'IMAGES
Shahrukh Khan déguisé en Tom Cruise dans MI2
Vive le Dance Kung Fu !
Et si ! Ils l'ont fait !
:-/
Shahrukh Khan embarrasé
:-(
Shahrukh Khan triste
;-)
Shahrukh Khan heureux
Chale jaise hawaayein, sanan sanan...
Chale Jaise Hawaien, où la chorégraphie en plan séquence...
ain bhi kuch kam nahin yeah!
Lucky, une vrai tête de vainqueur...
Allo !
Raghavan, le seul personnage de Main Hoon Na qui ne danse pas !
Amrita Rao en sari...
En Inde, quand une femme est belle, les gens dansent autour d'elle...
C'est bruyant le coup de foudre...
En Inde, quand on tombe amoureux, des violonistes jouent pour vous...
Haay! Tumse milke dil ka hai jo haal kya kahen
Milke Dilka Jo Haal...
Je peux vous avoir toutes les deux ?
Amrita Rao et Sushmita Sen... de toute beauté !
Pouc
Shahrukh Khan qui tombe à l'horizontal...
Pouc 2
Shahrukh Khan qui tombe à l'horizontal...
Sushmita Sen et son petit ventre...
Sushmita Sen... je peux toucher ton ventre ?