L'écran
est noir. Un texte apparaît à l'écran et explique en gros que la porte des enfers
va bientôt s'ouvrir. L'écran est toujours noir. On entend un coup d'épée,
l'écran s'ouvre en deux et laisse apparaître un samuraï qui vient de couper en
deux un zombie ;-). Plusieurs zombies se lèvent autour de lui, il donne une série
de coups d'épées puis s'arrête soudainement. Tous les zombies s'écroulent en même
temps. Le samuraï poursuit sa route à travers la forêt. Plus loin, un homme
se dresse devant lui avec de l'arrogance dans le regard. Le samuraï se lance vers
lui, l'épée à la main. L'homme ne bouge pas. Le samuraï parvient à sa hauteur
et abat son épée. L'homme bouge à peine. le temps semble s'être suspendu.
Le samuraï gémit. Il a reçu un coup fatal qu'on n'a même pas vu partir. Son tronc
se sépare du reste de son corps dans le plus pur style manga et c'est la fin du
prologue... Excitant, non? Et ce n'est qu'un début pour ce qui
se relève être le film d'action le plus jouissif de la planète
! rien que ça (oui, nous ne sommes pas très doués pour la
nuance à la Propagation du Chaos ;-) Voilà donc bien 2
mois que j'ai vu "Versus" dans des conditions bien particulières...
et après une vingtaine de visions répétées, la magie
de cet ovni sous amphétamine est plus que présente, et surtout l'émerveillement
de voir quelque chose qui boulverse notre petit univers de cinéphile reste
intact. "Versus" fait partie de ces films qui marquent à vie
l'oeil d'un spectateur. A la manière (la manière forte !) d'un "Evil
Dead", d'un "Mad Max" ou d'un "Bad Taste", "Versus"
est ce petit film à petit budget qui remet les pendules à l'heure
et qui démontre que rien ne replace le talent d'un réalisateur.
"Versus" est un film à la croisée des chemins, le film
fantasme fabulé par toute la génération jeux vidéos,
japanimation, ciné HK... 2 heures non stop d'action survitaminée,
2 heures de plans plus monstrueux les uns que les autres assemblés par
un montage qui laisse sans voix (c'est quand même le monteur de "Ghost
in the Shell"...), accompagné par un casting de mannequins poseurs
branleurs ultimes, le tout sous l'influence d'une BO vidéo ludique trépidante...
le bonheur ! "Versus" ne se raconte pas, "Versus"
se voit et ensuite on essaye avec beaucoup de peine de retranscrire le choc avec
des mots "qui existent pas dans le dico"... Sachez tout simplement que
vous allez voir une sorte de "Highlander" revisité et transcandé
par un nippon fou furieux qui doit tout autant au "Evil Dead 2" de Sam
Raimi, qu'à l'humour de Akira Toriyama ("Dragon Ball", "Docteur
slump"), en passant par la furie du manga et empruntant avec panache l'imagerie
du jeu vidéo et la mythologie des films de Sergio Léone... Et tout
ça pour au final livrer un tout cohérent et terriblement jouissif...
ça donne envie hein ? vous bavez d'envie sur vos claviers ? Mais...
car il y a un mais... ce bonheur cinématoludique est innacessible pour
99, 9% d'entres nous... car non disponible dans les salles obscures : le film
vient de sortir au Japon début août, et il n'a toujours pas trouvé
de distributeur pour le territoire français malgré l'énorme
succès que rencontre "Versus" lors des festivals (notamment à
Géraldmer). Voilà... le Japon à le droit à "Versus",
nous... à "Harvard Story" ;-( c'est trop injuste !!!
Alors un peu de patience et faites chauffer vos rétines... car "Versus"
arrivera bien un jour chez nous... oh oui ! Un jour, il arrivera bien chez nous
! |