Vous-vous
êtes sans doute déjà plongé plus d'une fois dans la contemplation de vieilles
photos de votre enfance. Le flash-back vous a sans doute ému, une quantité de
souvenirs endormis dans le gruyère faisant office de cerveau ressurgissant tout
d'un coup, votre cœur s'emballe et vous-vous souvenez. Vous vous souvenez d'odeurs
(personnellement les gâteaux aux abricots de ma maman !), d'atmosphères (Arg!
le dimanche devant la télé comptant les minutes qui me séparent d'une nouvelle
semaine d'école), et surtout un état d'esprit immuable, celui de l'insouciance.
Cet univers est simple, limpide, tout est "chouette", "terrible", exitant, grisant,
un rien nous fait sauter de joie... Voilà ni plus ni moins ce que vous retrouverez
en vous (re)plongeant dans les aventures de "Le petit Nicolas". Nicolas
est un garçon comme les autres, à l'exeption que c'est Goscinny et Sempé qui se
chargent de nous faire découvrir son univers intérieur et la façon dont il perçoit
le monde extérieur. Entouré de Eudes "qui est très fort et qui aime bien donner
des coups de poings sur le nez des copains", Alceste "qui est très gros
et qui mange tout le temps", Agnan "qui a des lunettes et on ne peut pas
taper sur lui aussi souvent qu'on le voudrait" et tout le reste de sa bande,
Nicolas nous remémore tous ces moments bénis de notre enfance : la photo de classe,
les parties de foot endiablés qui finissent toujours en bagarre générale, le mystère
des filles "qui font bouger leurs paupières très vite", le départ en colonie de
vacances, les fêtes d'anniverssaire entre amis et les bagarres "pour de faux".
Goscinny semble être resté cet enfant insouciant tant son écriture est
limpide, simple, évidente comme les pensées d'un enfant... et les dessins de Sempé
qui parsèment les 400 coups de Nicolas et sa bande ajoutent à l'émerveillement
que procure ce bijou d'humour, de tendresse et de justesse. Bref, on ressort de
ce monde heureux en se promettant pour la millième fois de conserver au fond de
soi ce petit enfant qui voit que des trucs "chouettes" et "terribles".
Le Petit Nicolas, c'est terrible ! Extraits à l'appui... -"C'est
l'anniversaire de ma maman et j'ai décidé de lui acheter un cadeau comme toutes
les années depuis l'année dernière, parce qu'avant j'étais trop petit"
-"Si on me met un noeud dans les cheveux, ça va fûmer, a dit Eudes. Le
directeur a tourné la tête très vite et il a regardé Eudes avec l'œil tout grand
et l'autre petit, à cause du sourcil qu'il avait mis dessus..."
|