SUPER
FURRY ANIMALS Ils sont jeunes, ils sont gallois et ils sont
fous. Ils sont quasi-inconnus en France, n'empêche qu'en l'espace d'une poignée
d'albums, ils ont créé une petite révolution dans le domaine de la Pop. Voulez-vous
en savoir plus?
Rings Around The World, la dernière galette des SFA a atteint le sommet
des charts dès sa sortie en Angleterre, et en France... ben... hum... personne
ne connaît cette bande de gallois complètement barrés. Il est grand temps de réparer
cette infamie, car il faudra bien se faire à l’idée que les Super Furry Animals
(SFA donc) sont le groupe de pop le plus novateur et inventif du moment ove zeu
worlde (Si Si!).
Une
petite retrospective de leur courte mais déjà bien remplie carrière (5 albums
et une compil de faces B en seulement 6 ans) s’impose donc. OK let's go!
SuperFurryRama
FUZZY
LOGIC, premiers symptômes
1996,
situons un peu l’époque : en plein retour de vague brit-pop, l’Angleterre
commence à engendrer toutes sortes d’erzatz de sinistre mémoire(Cast, Gene,… j'en passe et des pires !) quand soundain les SFA viennent
éclabousser la marre avec le grain de folie qui les caractérise et l’album
Fuzzy Logic. Du Glam, du Punk, du Psyché, du flûtiot en veux-tu-en- voilà,
des violons et surtout des mélodies imparables garnies de paroles de ouf-malades
abordant, entre autres, Howard Marks le maître du déguisement, la loi de la gravité
et l’électrogénèse par une roue de hamster (!!!). Un premier coup d’éclat, certes
un peu brouillon, mais qui n’annonce que du bon pour la suite.
En
1997, nos super bestioles poilues poussent encore plus loin leurs mélanges de
références improbables avec le magnifique Radiator. Rhodes, moogs et guitares
acoustiques en avant, l'album cultive un esprit seventies que ne renierait pas
notre Air national. Sommet de l'album: le single Hermann Loves Pauline et
ses chœurs
qu'on croirait tout droit sortis d’un film de Jacques Demi (!).
Avec Guerrilla (1999), les SFA montrent
au monde héberlué qu’ils connaissent le sens du mot "experimentation"
et deviennent méchamment plus électroniques (électro-niqués ?). Absolument
tout passe dans leur moulinette épileptique et déjantée : Police copulant
avec Aphex Twin sous hélium, Plaid croisé avec du Beatles, Queen en plein trip
d’extasy, ce qui donne finalement… du pur SFA, la voix de Gruff se faisant à l’occasion
aussi touchante que celle d’un Al Green. En termes d’inventivité, ils nous pondent
donc là rien de moins que le Sergent Pepper des années 90. S’il n’y avait qu’un
album des SFA à avoir, ce serait celui là !
Histoire
de bien revendiquer leurs origines galloises, les SFA nous offrent dans la foulée
(2000) un disque chanté en… ben, en gallois ! Nettement plus acoustique que
le précédent et assez calme dans l’ensemble, Mwng est un album qu’on pourrait
qualifier de bucolique: on croirait se ballader les cheveux au vent dans les vertes
pâtures du Pays de Galles (sous acid quand même, hein…). Un album à écouter pour
ses références morriconniennes et pour les sonorités plutôt rafraîchissantes de
la langue galloise (assez surprenant !).
Eté
2001, les SFA entrent dans le Guiness avec Rings Around The World ,
puisqu’ils sont le premier groupe au monde à sortir un album simultanément en
CD et DVD (son 5.1 et tout le bazar). Un album qui reprend un peu le fatras stylistique
de Guerrilla en plus maîtrisé, plus léché (Aaargh le son 5.1 !),
plus convenu (il faut le dire), mais qui sait être plus extrême par moments (la
fin richardjamesienne de No Sympathy et le sombre A-Touch Sensitive)
avec quelques surprises comme Juxtapozed With U genre "Tiens, qu’est-ce
que ça donnerait Marvin Gaye avec du vocoder ?" ou meme un passage carrément
doom-black-métal-de-la-mort-qui-tue sur la fin de Receptacle For The Respectable.
L’influence des Beach Boys (période Smiley Smile) se fait sentir ici plus
que jamais et les paroles sont
toujours aussi jouissives (‘You got to tolerate all the people that you hate’
, ‘Does Will Smith lie ? Does he ever break down and cry ?’). "L’album
de la maturité" comme on dit dans ces cas là...
Pour
résumer, les SFA: un fucking bon groupe qui, tout en ayant l’air de ne pas se
prendre au sérieux, recycle et transcende trente années de pop expérimentale pour
notre plus grand bonheur, et qui en tout cas doit bien s’amuser. Ca tombe bien
parce que leur fun est communicatif. Merci les gars !