DEAD
OR ALIVE : HANZAISYA Une trilogie qui n'en est pas vraiment une,
trois films radicalement différents avec pour seul lien deux acteurs charismatiques
: C'est Dead or Alive, la trilogie qui a fait connaître le réalisateur
Takashi Miike en dehors du Japon...
Dead or Alive - Hanzaisya (1999) Réalisateurs
: Takashi Miike Avec : Riki Takeuchi, Sho Aikawa, Ren Osugi, Tomorowo Taguchi,
Susumu Terajima, Dankan, Renji Ishibashi Durée : 1h45
Tout
ou rien pourrait être la devise de la distribution française cinématographique...
Alors qu'il faut littéralement se battre pour voir les films de Takashi
Miike, entre festivals de fous furieux, VCD ou DVD piratés (à l'heure
de la mondialisation où paradoxalement on devrait avoir un accès
plus important au cinéma étranger) et bien nous voilà avec
trois films du nippon fou Takashi Miike sur les bras... La trilogie Dead
or Alive débarque donc sur nos écrans avec le 14 janvier pour
le premier et le 21 janvier 2004 pour les deux autres. Dépêchez-vous,
car à la vue du contenu illicite et profondément chtarbé
du truc, ça ne risque pas de rester longtemps en place...
Takashi
Miike est sans doute un des réalisateurs les plus atypiques de notre époque
et la trilogie DOA (pour Dead or Alive) est la meilleure porte d'entrée
pour percevoir une infime parcelle de son univers : originalité, fulgurance,
diversité, excès... et la liaison intime des trois fluides en S
(Sang, Sueur, Sperme).
D'ailleurs, DOA n'est pas vraiment une trilogie
car Takashi Miike ne fait jamais les choses comme tout le monde. En effet, le
premier film, DOA - Hanzaisya est un polar urbain, le second DOA 2 -
Tobosha, une fable poétique et enfin l'épisode qui clôt
la trilogie DOA 3 - Final, un film de science fiction !!! Les deux acteurs
récurrents de la série, Sho Aikawa et Riki Takeuchi (deux figures
essentielles de la production destinée directement à la vidéo
au Japon) étant les seuls liens entre les trois épisodes. Trois
réincarnations tournant autour des thèmes de la vie et de la mort,
illustrant les différentes facettes du titre Dead or Alive
voilà en quelques mots de quoi pourrait parler cette trilogie très
particulière
DJojima est un policier qui s'est fixé
pour but de mettre fin aux activités d'un truand étranger, Ryuichi,
qui accède au pouvoir au sein de la pègre japonaise. Mais suite
à la maladie mortelle dont est atteinte sa fille, Jojima est contraint
de réclamer de l'aide à un caïd yakusa pour payer l'opération
qui la sauvera. De son côté Ryuichi subi également des pressions
familiales avec l'arrivée de son petit frère, de retour des Etats-Unis
où il était parti étudier, qui réalise que c'est l'argent
de la pègre qui a payé son avenir...
DOA
débute ainsi par une scène d'ouverture de cinq minutes qui à
défaut de vous plaire, ne pourra pas vous laisser insensible, cinq minutes
de pure abstraction, de chaos visuel et sonore censées mettre en place
les bases de l'intrigue et l'ambiance du film. Mission réussie, on est
soit dégoûté, soit réjouis (comme votre serviteur)...
pas de juste milieu avec le cinéma de Takashi Miike. Les yeux médusés
par cette introduction, on s'attend alors à un crescendo vers ce qui pourrait
constituer le film de tous les excès et puis... deuxième surprise,
le rythme du film change alors de façon radicale, la camera s'attache à
l'intimité des deux personnages à travers des scènes d'une
extrême lenteur. Le récit met en place l'inévitable collision
de ces deux extrêmes, le flic et le gangster, le yin et de le yang...
Et
puis arrive LA scène finale, la scène par laquelle on a commencé
à parler de Takashi Miike dans les festivals internationaux qui présentaient
ses films. Et c'est la clé du cinéma de Miike qui apparaît
à travers cette scène surréaliste. La surprise ! On peut
ne pas aimer, c'est même très compréhensible, mais on ne peut
être que surpris par un film de Takashi Miike et dans les temps qui courent
de suites à répétition, de scénarios indigestes et
de prise de risque approchant le zéro absolu... le cinéma de Takashi
Miike est salvateur !
Laissons
au nippon fou le dernier mot : "Dans le scénario original de DOA,
les deux personnages principaux devaient se retrouver au final face à face
et se tirer dessus. Moi, j'ai juste rajouté un petit truc. Je me suis mis
dans la position du spectateur : c'est tellement ennuyeux comme fin (...)"
Diplômé
de l'Academy of Broadcasting and Film de Yokohama, Takeshi Miike débute
sa carrière comme assistant réalisateur entre autre pour Shohei
Imamura, qui fut son professeur à Yokohama. A l'inverse d'un Takeshi Kitano
qui a du attendre la reconnaissance internationale avant d'être pris au
sérieux par le public japonais, Miike a littéralement explosé
en 1995, dès son deuxième pour le cinéma : Les affranchis
de Shinjuku (Shinjuku Kuroshakai), qualifié de "grande
révélation de l'année" par la très sérieuse
Association Japonaise des Producteurs de Films (les fous !!!!). C'est alors le
début d'une décennie prolifique, une vingtaine de films pour le
cinéma et quelques trente films destinés au marché vidéo
(la seule année 2002 aura vue la réalisation de neufs films de Takashi
Miike !)
Takashi
Miike est un touche à tout déstabilisent capable d'aborder tous
les styles : le film de yakuza (Dead or Alive, Rainy Dog), la science fiction
(Andromedia, Full Metall Gokudo), le polar (The guys from Paradise),
la satire sociale (Salaryman Kintaro), le film contemplatif (Bird People
From China) ou encore la comédie musicale (The Happiness of the
Katakuris)... le reste de sa filmographie se partage le droit d'être
identifiée comme... inclassable : on peut citer les percutants Audition
(1999) et Visiteur Q (2001), tous deux sortis en 2002 sur les écrans
français, ou encore la bête de festival Ichi
The Killer (2001), dont la réputation sulfureuse n'est plus à
faire...
www.sanchodoesasia.com/sdtm2
Sancho Does Asia aime Takashi Miike. On vous conseille ce mini-site totalement
dévoué au cinéma de Miike : Sancho Does Takeshi Miike !